la réponse est : mal, voir très mal!
Cet article va certainement être une douche froide pour les personnes qui ne sont pas encore au courant.
Alors voilà, depuis le mardi 8 mars, notre voyage s'est arrêté.
Nous nous sommes arrêtés près d'une plage à Gytheio pour y passer la nuit. Il est 17h, il fait un temps magnifique et nous venons de passer un journée géniale. On s'arrête donc sur cette plage où se trouve un bateau échoué.
L'endroit est désert, hormis un homme d'une soixantaine d'année qui promène ses 2 chiens. On se dit qu'on va être bien cette nuit!
On se gare et on file directement voir ce bateau, l'appareil photo autour du cou.
Quinze minutes plus tard, on revient au camion et le monde s'écroule.
La fenêtre est ouverte, le chat n'est plus là, ni nos papiers, argent et cartes bancaires, ordinateur et mon téléphone.
Coup de panique, Mik aperçoit un chat blanc qui court à une cinquantaine de mètres du camion, il se lance à sa poursuite mais le chat s'enfuit. Quelques seconde plus tard, je vois Patoune près du camion, elle n'a rien et ne semble pas traumatisé le moins du monde.
Notre cerveau ne fonctionne plus. On ne sait pas quoi faire. Première idée, monter dans le camion et partir d'ici (avec le recul on se dit qu'on aurait du fouiller autour de nous). On s'arrête à une Taverne à 500m. Mik appelle la police en essayant d'expliquer la situation et moi je file à la Taverne pour raconter ce qui vient de se passer.
La police arrive. Compatissants, mais pas très utiles on comprends vite que ce genre de vol arrive plus ou moins fréquemment. Il n'y a pas eu d'effractions sur le camion puisqu'ils ont réussi à ouvrir une fenêtre coulissante de l’extérieur. On nous conduit au commissariat dans la voiture de police (sans ceintures à l'arrière et le policier nous fait comprendre qu'on est pas obligé de s'attacher, et puis quoi encore! on soulève la banquette pour récupérer la boucle... ). On laisse le chat dans le camion près de la taverne. Sur la route, on appelle notre banque pour faire opposition sur nos cartes de crédit.
On dépose la plainte, en anglais. En faisant le listing de ce qui a disparu on se rend compte que le double des clés du camion était dans mon sac à main (qui a été volé!). Coup de flip, et s'ils revenaient pour piquer le camion? Le policier appelle la taverne pour qu'ils gardent un oeil vigilants sur le camion. On ressort avec une plainte en grec.
Retour à la taverne vers 22h. On leur demande d'utiliser un ordinateur afin de pouvoir changer nos mots de passe (qui sont bien sûr tous enregistré sur le PC et le téléphone qui viennent d'être volés...). Les propriétaires de l'établissement sont très gentils et nous offre un repas bien garni (salade grecque, frites, cote de porc).
Le lendemain on appelle l'ambassade pour connaître la marche à suivre. On explique que l'on a plus de papiers ni d'argent (et bien sur le réservoir de gasoil est vide). On nous répond qu'il faut venir à Athènes avec 55€ et une photo d'identité, chacun ... !
Coup de file à la banque et aux assurances qui proposent des solutions mais qui au bout du compte ne sont pas réalisables.
On est donc bloqués, sans carburant pour nous rendre à Athènes (à 200km de là)... Les français que nous avions rencontrés à Avlonas (Key, Manon et Fabien), proposent de nous rejoindre pour venir nous aider, mais ils sont loin. On cherche comment faire autrement. J'ai une idée, nous avons aperçu un camping car français sur le port, nous allons essayer de lui échanger un chèque (nous avons notre chéquier qui était caché ailleurs) contre de l'argent. Mik rencontre alors Jean et Jeanne, des Nantais qui accepte de nous filer 50€ contre un chèque!
La situation se débloque, on file faire le plein pour tracer notre route. MAIS, après avoir mis 20€ de carburant on s'aperçoit d'une grosse fuite sous le camion, du diesel? Non ce n'est pas possible!? "Heureusement" il ne s'agit "que" du liquide de refroidissement. La cuve d'expansion est percée et fuit sur le moteur. Mik essaie de réparer avec de l'epoxy.. La gérante de la station vient nous voir avec Yanis, un mécano qui nous propose de rester là pour la nuit et de jeter un oeil demain matin pour réparer le trou.
Un problème après l'autre
On repart le lendemain matin, on rejoint Kety à Corinthe pour faire la route jusqu'à Athènes, grâce à elle nous pouvons remettre du carburant et payer l'ambassade (110€ et nos photos d'identité 15€). Elle garde un oeil sur le camion pendant que nous nous rendons à l'ambassade. On y rencontre Laurence, une monégasque qui vient de se faire voler son sac à Athènes, on discute un peu et elle nous donne 50€ pour nous aider!
Entre temps l'assurance, via les parents de Mik, nous fait une avance de fonds de 500€ que l'on récupère dans la rue devant l'ambassade. Nous sommes le vendredi 11 mars, il est 12h, nous avons des laisser passer (nous obligeant à rentrer en France via l'Italie sous 1 mois) et 500€ en poche. Bon ça s'arrange, même si nous sommes toujours dégoûtés de devoir mettre fin à ce voyage.
Dimanche, on reprend le bateau de Patras à Brindisi, sans cabine. Traversée de 16h avec le chat qui au final à vraiment été adorable!
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| Dans le bateau |
Arrivés à Brindisi en Italie, le camion à toujours des problèmes mécaniques, mais c'est de pire en pire...
On roule deux bonnes heures avant de s'arrêter manger en speed sur le bord de la voie rapide. Quelques instants avant de repartir, Mik aperçoit 3 mecs à côté du camion... puis ils essaient d'ouvrir le camion ! gros coup de stress, on gueule tant qu'on peut pour les dissuader et nous sommes équipés (baton, bombes au poivre...). On ne sait pas si ils nous ont vus et nous entendent, heureusement ils n'ont pas réussi à ouvrir et nous avons pu repartir (le camion n'a pas démarré du premier coup comme d'habitude, ajoutant un stress supplémentaire)..
On trace notre route mais retombons en panne à cause de la fuite du liquide de refroidissement. Un garagiste nous re-répare ça gracieusement! Vraiment gentil.
La route du retour à été à la fois longue et rapide (traversée de l'Italie et de la France - 2000km - en 4 jours). Sous un temps horrible (contrairement au trajet de l'aller), nous sommes partis de la Grèce sous l'orage et de l'Italie sous la pluie. Nous avons eu de la neige en France... Bref le temps reflétait notre état d'esprit..
En à peine 10 jours je crois que nous avons cumuler tous les problèmes possibles et imaginables.
La camion a bien faillit nous lâcher à plusieurs reprises mais il a tenu bon mais risque maintenant de passer un moment au garage.. Qu'importe, de toute façon, les démarches administratives pour faire refaire tous nos papiers d'identité risquent de prendre un moment...
Alors oui,
avec des si, on ne se serait sûrement pas fait voler,
avec des si, ça aurai pu aussi être pire.
Avec des si, on ne serait peut-être jamais parti,
avec des si, on ne repartirai pas
Cette mésaventure fait malheureusement partie des risques du voyage.
Dans notre galère, nous avons tout de même eu la chance de rencontrer des gens hypers généreux et prêts à nous aider.
Merci à eux et à Ketty,
Sans eux, je ne sais pas comment on s'en serait sorti.
Repartir?
Certainement.
La liberté n'a pas de prix.
